les t&moignages directs de quelques maitres de son choix. Il allait au Muste
du Louvre avec son camarade d’atelier Evenepoel, demandait a Chardin
les secrets de son naturel, faisait d’apres Claude Lorrain et Wattean de,
petits pastels libres, copiait Poussin qui mEtait pas encore @ la mode et
devant lequel, disait Marquet: «]etais sür de metre pas embete.»
Ce m’est pas sans motifs que Marquet fut accus& d’avoir sowvent Fenonce
aux corrections d’atelier de Moreau pour se livrer @ la decouverte de la
nature et de la rue. Esprit lucide et fin, il &tait d&ja trop ferme en ses
desseins pour ne pas discerner les risques d’une contrainte scolaire. Et il
Etait capable, tel Claude Monet chez Gleyre en 1863, de dire & ses cama-
rades: «Fuyons d’ici, Pendroit est malsain; on y manque de sincerite.»
L’Ecole fut pour Ini une sorte d’academie libre de perfectionnement tech-
nique et non de preparation aux concours -et aux prix. Il se resigna
beaucoup plus facilement qwon ne la dit a une mortification necessaire
et ses nombreux croquis, des Etudes d’atelier prouwvent la constance de son
applicatior..
«Apollon», demandait Courbet gonailleur, «Pavez-vous jamais vw?» De
meme, Marquet ne rencontrant jamais sur les’ quais de Paris, les Eurydice
et les Salome de son patron n’eut jamais Pidee d’en faire les sujets de ses
tableaux. Il decouvrait la verit& picturale des choses et, s’embusquant sous un
porche, s’installant d la terrasse d’un petit caf& pour happer quelque insecte
humain, il fixait la cadence d’un mouvement ou definissait en observateur
ironique Pessentiel d’une attitude da Pinstant on elle exprime Vindividu.
A cette Epoque, son ami, Charles-Louis Philippe, aurait pu &crire ce qwil
mwexprima que dix anntes plus tard: «Marquet possede un sens de VPequi-
libre et du poids des choses qui sait le preserver des hardiesses malheureuses
et Pecarte de. toute erreur.» Peu apres 1900, Marquet se r&velait en effet,
comme le dernier rejet de la peinture dont Corot fut le promoteur. Jusqwa
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