Volltext: Juan Gris - du 2 au 26 avril : Fernand Léger, du 30 avril au 25 mai

- et qui a une forme, donc une couleur, certaines formes 
colorées qui appellent certains éléments X tirés du monde 
_ 5 pictural. 
i |» Nous avons des possibilités techniques assez formelles 
re 1 et un monde esthétique assez informe. Il s’agit de couler 
; la dans ces possibilités formelles ce monde un peu amorphe. 
Un philosophe a dit : 
Les sens donnent la matière de la connaissance, mais 
l'esprit en donne la forme. 
Ainsi, de l’esthétique qui est la matière et de la technique 
qui est le nombre. Le ton et la teinte appartiennent à la 
technique, la couleur locale à l’esthétique. Ce n’est pas 
une matière qui doit devenir couleur, mais une couleur 
qui doit devenir matière. 
m Le style n’est que le parfait équilibre entre l’esthetique 
et la technique. Parfois des artistes de grande envergure 
ont manqué de style pour mal choisir leurs sujets. D’autres 
plus modestes, en ont eu. 
Dans les périodes d’art appelées de décadence, il y a 
hypertrophie de la technique au détriment de l’esthé- 
tique. 
Il n’y a pas de choix et les éléments les plus hétéroclites 
- voisinent dans les productions. 
4 Les pasticheurs imitent des aspects connus des œuvres 
NTI du passé sans en pénétrer l’esthétique ni les grands moyens 
EA ERS de leur ordonnance. Car aucun ouvrage appelé à devenir 
iy en ey classique ne peut avoir un aspect semblable aux ouvrages 
NEE ew classiquès qui l’ont précédé. a | 
Be ES ‚gm No En art comme en biologie, il y a hérédité, mais non 
Fw CES CE / identité avec les ascendants. Les peintres héritent des 
rer SET caractères acquis par leurs précurseurs. C’est pourquoi 
— = #7 toute œuvre importante ne peut appartenir que juste 
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. . 3 BJ ; May’ D ESS , 
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1 x R ‘ LL LE 
- : 
a 
L’esthétique a analysé le monde pictural et nous a i 
fourni les éléments. Il est évident que ces éléments A ‘ 
s’incarnent en se substituant aux formes abstraites qui A a 
composent le tableau comme les corps simples hydrogéne et 27” 1 
oxygene se substituent a la forme H2 O. pour réaliser a ; 
la synthèse de l’eau. ï 
Faire le contraire, serait un non sens, car c’est un art 
analytique que l’on ferait ainsi? Or, un art analytique, ’ 
est la négation même de l’art. a , 
On peut m’objecter ceci : 
Quel besoin aurait-on de donner des significations des = — 
réalités à ces formes puisqu’elles sont déjà accordées entre N 
elles et qu’elles forment une architecture. Je réponds : 
le pouvoir de suggestion de toute peinture est considérable. — 
Chaque spectateur tend a lui attribuer un sujet. Il faut fa tT 
prévoir, devancer et ratifier cette suggestion qui va fata- + J 
lement se produire en transformant en sujet cette abstrac- = 
tion, cette architecture due uniquement à la technique 
picturale. 
Pour cela, il faut que le peintre soit son propre spec- 
tateur et qu’il modifie l’aspect de ces rapports des formes 
abstraites. Il faut qu’il ignore jusqu’à achèvement de ; 
l’œuvre son aspect total. - 
Imiter un aspect préconcu, c’est comme imiter l'aspect 
d’un modèle. 
D'ici se dégage que ce n’est pas dans un aspect du „ 
tableau que le sujet s’incarne, mais que celui-ci, en s’incar- 
nant, donne au tableau son aspect. ; N 
Je voudrais insister là-dessus pour dissiper l’équivoque. a 
L’architecture picturale c’est-à-dire la technique, donne 
les possibilités d’assembler, sur une surface déterminée 
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