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consulter, par l’entremise d’une amie de la famille, un artiste en 
renom, le sculpteur Maindron, l’auteur romantique de la 
célèbre Velleda du Luxembourg, où cette statue fit si longtemps 
vis-à-vis à l’Age d’airain. 
Le verdict ayant été favorable, Rodin fut autorisé à se faire 
inscrire à l’École des Beaux-Arts. Il y fut refusé trois fois. 
Alors, comme il faut vivre et apporter son salaire à l’humble 
foyer, Rodin fait, à cette heure et durant bien des années, tous 
les métiers se rapportant de près ou de loin à sa profession: 
mouleur, ornemaniste, praticien, orfèvre, recueillant, avec sa 
curiosité toujours en éveil, son esprit observateur et attentif, son 
intérêt et son énergie inlassable au travail, de toute cette 
besogne médiocre de subalterne salarié de précieuses notions 
pour son avenir d’artiste. C’est dans ces ateliers de décoration 
et d’ornement qu’il reçut d’un simple artisan, nommé Constant 
Simon, une leçon que Rodin se plaisait à rappeler et qu’il 
raconte dans ses Entretiens (1) sur l’art : il lui indiqua que la 
sculpture doit être traitée non en surface mais en profondeur, que 
la science du modelé est la clef de toute la sculpture. Il reçut, là, 
également, les encouragements d’un artiste de talent, qui fut 
à la fois un savant et habile décorateur, le sculpteur roman 
tique Klagmann, l’auteur de la Fontaine Louvois et le restaura 
teur de la Fontaine de Médicis. 
A ce moment (1863) se place un petit événement assez piquant 
dans la carrière du maître. Rodin entre dans les Ordres, il 
s’engage chez les Eudistes, faubourg Saint-Jacques, et endosse 
la soutane. Il obéit, avec la violence de son tempérament très 
sensible, très affectueux et très impulsif, à un accès de désespoir 
causé par la mort de sa sœur, la fidèle amie de toute son 
enfance. Ce prurit de dévotion ne dura pas d’ailleurs très 
longtemps. Au bout de cinq ou six mois, Rodin rentra au foyer 
paternel et il ne tarda pas en s’en créer un lui-même en associant 
à son existence et à son labeur celle qui fut sa compagne d’un 
(1) L’Art, Entretiens réunis par Paul Qsell, Paris, B. Orasset, 1911, p. 64.
	        
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