64 ÇA IRA ! tentée, et qui réussit. S’il était néces saire, pour qu’en Russie l’aurore d'une humanité nouvelle se levât, que les nations du monde s’entr'égorgeassent pendant plus de quatre ans, nous ne regrettons pas les formidables héca tombes qu’échafaudèrent les criminels desseins de nos maîtres d’hier et d’au jourd’hui. Car ils ont travaillé à leur perte, et des ruines qu’ils amoncelèrent, ruines matérielles et morales, naîtra en un avenir prochain, la Révolution des peuples, qui balayera leurs institutions vermoulues et donnera aux hommes une nouvelle conscience. Ils l’ont bien senti, ces démocrates d’occident, qu’ils ne pouvaient pas avouer leurs buts de conquêtes et de domination, qu’il leur fallait aveugler ces millions d’hommes qu’ils envoyaient à la boucherie ; et ils ont inventé la guerre du Droit et de la Justice. Lâche profa nation des plus grands sentiments de l’âme humaine. Leur “droit,, c’est celui d’exploiter sans pitié les faibles, et leur “justice,, c’est celle, soumise à leurs intérêts, qui condamne sans jugement. Et les peuples les ont cru. Admirables résultats du “bourrage de crânes,, , symptôme effrayant de psychose des masses. L’homme d'état, qui, le premier, lança la formule du droit d'auto-dispo- sition des peuples, n’a songé, naturel lement, qu’à l’appliquer à l'ennemi vaincu. Morceler pour mieux dominer. Tous ses dignes confrères l’ont compris ainsi. Aussi fut-ce avec l’approbation du monde “civilisé,, que le gouverne ment britannique réprima, avec le secours de ses armées, les tentatives de libération de l’Irlande et de l’Inde, qui avaient eu la folie de croire à cette parole proclamée du haut d'une tribune parlementaire. Ces efforts des peuples opprimés pour conquérir leur liberté nationale, ne sont pas en contradiction avec les principes de l’internationalisme. Autant que nous semblent ridicules les gueu- leries patriotiques d’un français, d’un anglais et surtout d’un belge, autant sont justes les aspirations des juifs, irlandais, flamands, etc. à constituer leur unité nationale en dehors de toute immixtion d’étrangers. De même que la société doit être l’union des hommes libres, ainsi l’internationale des peuples ne peut être réelle que si tous les peuples sont libres. Et cette internationale n’est pas l’agglomération des individus, sans aucune distinction ethnique ; cet idéal, qui fut celui du cosmopolitisme a fait faillite et devait le faire, parce qu'il se basait sur une unification antinaturelle. Voici la triade : nationalisme, cosmo politisme, internationalisme. La thèse, le nationalisme, est l’unité limitée qui se place en dehors du tout, qui se pose en ennemie de tous les autres groupes, ou ne s’allie avec certains d’entre eux que pour des buts temporaires, et afin de se renforcer aux dépens de ceux qu’au- jourd’hui elle combat, mais qui demain, peut-être, seront ses alliés, si les circon stances font espérer quelque profit de cette alliance. Cette organisation sociale conduit à des conflits continuels. U anti thèse, la négation, c’est le cosmopoli tisme. Il nie les races et leur droit d’avoir une vie propre. Il voudrait effacer toutes leurs différences effec tives, il voudrait créer une uniformité, mais qui serait sans puissance, ayant