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perdu la différenciation nécessaire à la 
vie. Enfin la synthèse, l’internationa 
lisme, réunit les deux catégories précé 
dentes, les complète l’une par l’autre, 
et rejette leurs affirmations unilatérales. 
Elle est l’union pacifique des peuples 
libres, de tous les peuples du monde, 
chacun lui apportant le trésor de ses 
qualités particulières et de son génie 
distinct. Elle est le mode qui demain 
régnera, quand aura disparu l’égoïsme 
bourgeois. 
Car il n’y a pas de place pour elle 
aujourd’hui. Elle renie le désir de 
conquêtes, et que feraient donc tous ces 
généraux en mal de tueries ? Elle renie 
les politiques d’accaparements et de 
mensonges, et que feraient tous ces 
diplomates et ces politiciens qui trouvent 
en eux leur seule raison d’être ? 
Mais c’est dans la conscience des 
foules que lentement elle s’intronise. Et 
quand les jours seront révolus, quand 
les foules auront renversé les vieilles 
idoles ensemble avec le Communisme, 
l’Internationale des Peuples libres chan 
gera la face du monde. 
Paul MANTHY. 
Poème 
A mon ami CH. VILDRAC. 
Mon passé, tout mon passé, 
— que j’embrasse encore du regard, et qui n'est pas lourd, 
et dont le poids continuel, inconscient, 
meurtrit cependant mes épaules, à certains soirs, 
et courbe vers le sol ma nuque fatiguée — 
mon passé, je le regarde, et je songe. 
Voici mes jours d’orgueil. — 
Aucun regret, pour eux, ne possède mon âme ; 
j’ai l’orgueil de mon orgueil, et je le sais ; 
et me dressant plus haut dans cet orgueil, encore, 
j'ai celui de l’aimer, intimement, comme un trésor. 
Voici mes jours de scepticisme. — 
Et ceux-là je rougis de les avoir vécus. 
Et je veux, dans la honte où je me réfugie, 
puiser la force surhumaine de n’être plus jamais 
celui qui doute, qui sourit et qui nie. 
Voici mes jours de colère. — 
Ils sont rares et beaux. 
Et je veux qu’ils demeurent, dans le passé plus lourd 
que je regarderai, des soirs futurs, pendant ma vie, 
qu’ils demeurent très rares et très beaux.