79 ÇA .IRA ! uniquement à retirer celui-ci d’entre les mains d’une petite minorité pour le remettre à l’État, qui serait chargé de l'exploiter, et de le faire fructifier dans l'intérêt et au profit de tous les tra vailleurs. Et ainsi le communisme, en n’assurant le pain quotidien qu'aux citoyens contribuant de façon effective à la production, ne peut donc aboutir qu’à augmenter celle-ci de façon consi dérable. Voilà pourquoi, loin de favoriser une existence oisive et libérée de tout souci de produire, il est aujourd’hui le seul régime en mesure de sauver les peuples de la ruine économique, puisque la crise qui menace leur existence, provient en somme uniquement du déficit de la production. Et le communisme n’est pas seulement le régime social imposé par des nécessités économiques, c’est aussi le régime de la justice et de l’éga lité, qui en mettant l'intérêt personnel de chaque individu en harmonie avec l'intérêt général de la collectivité, déli vrera le monde de l’atroce concurrence imposée aux hommes par nos institutions capitalistes. Lui seul peut assurer à l’humanité un développement harmo nieux et fécond. On le voit, les quelques arguments que l’auteur du tract que nous avons essayé d’analyser, formule contre le communisme, ne sont pas de nature à ébranler une conviction bien établie ! D’ailleurs, ils ne sont avancés que timidement et d’une façon toute gratuite. Aussi, malgré les hésitations de l'auteur à adopter franchement les solutions que comporte }a situation désespérée de la France aussi bien que de tous les autres pays, ce petit livre nous est-il précieux : inévitablement, il amène tout esprit de bonne foi à conclure à la nécessité d’une transformation radicale de nos institutions, transformation qui ne peut être efficace que si elle conduit à l’éla boration d’une société communiste. Georges MARLIER. En Avril Jeudi, 9 heures du matin. Je saute de la gueule d’un monstre. Il pleut, et le livre de la vie est gris gris dans mes poumons. Mes intestins fonctionnent en machine rouillée ; le moteur est cassé, et mon cerAeau crache de la bave. Aujourd’hui, je visiterai l’hôpital de Sainte-Marie, au village. Un soldat s’est égaré et me poursuit. On lit, sur une colonne : je pourris d'immaculation. Un vieux noble quitte sa maîtresse. J’ai vu les beaux soldats de bois, allongés en revue. Des canons. Il y a beaucoup de femmes, dans la rue; il y a peut-être des chiens, des charettes, et des trams. Mon frère, nous sommes les vrais chiens du bon Dieu. Les vicaires de N.S. longent le boulevard ; perspective de bréviaire. Les pipes claquent au vent. Il est midi. Chacun'se dirige auto matiquement vers la nappe blanche. Ce sont les cousins, les nièces, les servantes, les apprentis, les Séminaristes, les garde-couches, les dames en pèle rine, les cocottes, les marchands de con serves, tous les êtres qui mangent. On avale de la choucroute. On commande des fruits* On engloutit. La nappe est blanche.