82 ÇA IRA ! pouvoir des mains des communistes et qui exploite les quelques hommes libres — plus ou moins — et les classes inférieures : les “Pariah” vêtus de “ sarraus immatriculés ” et les “ Taupes ” ou “ Visages blêmes ” voués aux besognes souterraines ou meurtrières. Jim Stappleton, dans un moment de légitime défense a fait preuve d’une force peu commune en abattant le fameux boxeur “ Le Gorille ” de la race des “ Polycrafes ” nègres extra ordinairement forts. C’est son malheur et l’aventure initiale qui décidera de sa vie. Il ne sait pas défendre son indépendance d’artisan contre l’opportunisme des “ trusters ” et accepte de s’entrainer au noble sport de la boxe. Car les maîtres du monde établissent la solidité de leur règne sur le pain et les jeux, dont ils règlent à leur gré l’abondance ou la rareté. On l’entraine, on le fait combattre, on l’abreuve du vin enivrant de la gloire sportive et populaire. Il n’y peut résister et cause la mort de sa femme par le sacrifice qu’il a fait de leur amour au dieu de la renommée. Lui-même succombe dans un dernier combat où il devait triompher du “ Mammouth ” champion du monde et obtenir la “ ceinture de diamants ”, que celui-ci détenait et où il ne put donner toute la mesure de ses moyens : il venait d’apprendre la mort de sa femme. Le livre se clôt sur la fin des “ trusters ” qui doivent capituler devant les exigences de la multitude qui s’est emparée des hauteurs de Richmond, leur repaire d’où ils se sont enfuis. C’est la victoire du boxeur dont la gloire a en traîné les foules que ne put émouvoir ** Ben Hull ” l’agitateur. Sans aucune ironie, sans la moindre amer tume et sans inutile verbiage l’auteur nous a transporté vers les temps qui viendront sûrement si nous n’y mettons ordre. Peut-être même n'a-t-il fait que nous dépeindre sous le voile de l’avenir l’époque présente. Sans doute les puissants d’aujourd’hui n’éta lent-ils pas encore aussi insolemment leur pouvoir. Mais encore de combien peu s’en faut-il ? Mais en dehors de cela petites sont les différences. Tout le livre force à comparer. Et ce n’est pas son moindre mérite. M.V.E. * * * La victoire mécanicienne, par Pierre Hamp (Paris, Editions de la Nouvelle Revue Fran çaise). Un nouveau livre de Pierre Hamp. Est-ce de la littérature, du journalisme, de la stati stique ? C’est un peu de tout cela, et la valeur littéraire de l’œuvre s’en trouve diminuée. Nous dirons tout de suite que le livre ne répond guère à notre attente et depuis “ Le Rail ” nous ne pouvons pas enregister de progrès marqué. Au contraire, on retrouve dans “ La Victoire mécanicienne ”, multipliés, les défauts que “ Le Rail ” contenait en germe : cet éternel souci d’exactitude mathématique, cette habitude fastidieuse de nous vouloir bourrer de chiffres et de données techniques. Nous ne croyons pas exagérer beaucoup en affirmant que le nouvel ouvrage de Pierre Hamp n’est en somme qu’un recueil de bons articles de journal, parmi lesquels il en est, tel le premier, qui contiennent des aperçus justes, et où l’auteur fait preuve d’une assez grande clairvoyance. Mais, il faut le répéter : la plupart des détails quî les encombrent pas sionnent peut-être l’homme politique ou le statisticien, mais laissent indifférent le lecteur non spécialiste en la matière. L’article intitulé “ l’Esprit mécanicien dans l’industrie textile ” est particulièrement fastidieux, bien qu’évo quant fort clairement la situation industrielle actuelle. Et puis, par quelle obstination l’auteur veut-il toujours glorifier les travailleurs des