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ÇA .IRA !
uniquement à retirer celui-ci d’entre les
mains d’une petite minorité pour le
remettre à l’État, qui serait chargé de
l'exploiter, et de le faire fructifier dans
l'intérêt et au profit de tous les tra
vailleurs. Et ainsi le communisme, en
n’assurant le pain quotidien qu'aux
citoyens contribuant de façon effective
à la production, ne peut donc aboutir
qu’à augmenter celle-ci de façon consi
dérable.
Voilà pourquoi, loin de favoriser une
existence oisive et libérée de tout souci
de produire, il est aujourd’hui le seul
régime en mesure de sauver les peuples
de la ruine économique, puisque la crise
qui menace leur existence, provient en
somme uniquement du déficit de la
production. Et le communisme n’est
pas seulement le régime social imposé
par des nécessités économiques, c’est
aussi le régime de la justice et de l’éga
lité, qui en mettant l'intérêt personnel
de chaque individu en harmonie avec
l'intérêt général de la collectivité, déli
vrera le monde de l’atroce concurrence
imposée aux hommes par nos institutions
capitalistes. Lui seul peut assurer à
l’humanité un développement harmo
nieux et fécond.
On le voit, les quelques arguments
que l’auteur du tract que nous avons
essayé d’analyser, formule contre le
communisme, ne sont pas de nature à
ébranler une conviction bien établie !
D’ailleurs, ils ne sont avancés que
timidement et d’une façon toute gratuite.
Aussi, malgré les hésitations de l'auteur
à adopter franchement les solutions que
comporte }a situation désespérée de la
France aussi bien que de tous les autres
pays, ce petit livre nous est-il précieux :
inévitablement, il amène tout esprit de
bonne foi à conclure à la nécessité
d’une transformation radicale de nos
institutions, transformation qui ne peut
être efficace que si elle conduit à l’éla
boration d’une société communiste.
Georges MARLIER.
En Avril
Jeudi, 9 heures du matin. Je saute de
la gueule d’un monstre. Il pleut, et le
livre de la vie est gris gris dans mes
poumons. Mes intestins fonctionnent
en machine rouillée ; le moteur est cassé,
et mon cerAeau crache de la bave.
Aujourd’hui, je visiterai l’hôpital de
Sainte-Marie, au village. Un soldat
s’est égaré et me poursuit. On lit, sur
une colonne : je pourris d'immaculation.
Un vieux noble quitte sa maîtresse.
J’ai vu les beaux soldats de bois,
allongés en revue. Des canons.
Il y a beaucoup de femmes, dans la
rue; il y a peut-être des chiens, des
charettes, et des trams.
Mon frère, nous sommes les vrais
chiens du bon Dieu. Les vicaires de
N.S. longent le boulevard ; perspective
de bréviaire.
Les pipes claquent au vent.
Il est midi. Chacun'se dirige auto
matiquement vers la nappe blanche.
Ce sont les cousins, les nièces, les
servantes, les apprentis, les Séminaristes,
les garde-couches, les dames en pèle
rine, les cocottes, les marchands de con
serves, tous les êtres qui mangent. On
avale de la choucroute. On commande
des fruits* On engloutit. La nappe est
blanche.