31 en voilà une vie que n’envierait pas les carottes à la sauce blanche ni l’herbe qui pousse entre les pavés bordés de dentellières sournoises comme un œil derrière un lorgnon comme un signal de chemin de fer qui passe du rouge au vert sans plus crier gare qu’un jardin public où se cache un satyre Mais la patte de mouche ne demande rien à personne car les professeurs ne craignent que les escaliers branlants où le gaz réussit parfois à tuer son ennemi le rat à coups (le pierre comme un flic chassé à courre et les étoiles qui effraient les poissons rouges ne sont ni à vendre ni à louer des tartes aux abricots car à vrai dire ce ne sont pas des étoiles qui ont quitté la boutique du pâtissier et errent comme un voyageur qui a perdu son train à minuit dans une ville déserte aux becs de gaz geignant à cause de leurs vitres cassées Même si le voyageur rencontre une femme nue marchant sur le bord du trottoir parce qu’entre les maisons et elle marche un troupeau silencieux de crocodiles épouvantés par le feu de leurs pipes et cherchant une église avec un large bénitier même si le voyageur rencontre cette jeune femme il n’évitera pas l’i die d’un magasin de ccnfections d’où s’enfuiront des milliers de puces qui seront considérées comme les responsables du désastre mais si le magasin brûle comme une lampe Pigeon le voyageur se sentira consolé et attendra paisiblement bêtement amoureusement courageusement tristement ou paresseusement que sa barbe pousse pour se raser et se fera une large entaille près de l’oreille par où sortira prudent et inquiet un petit lézard de verre qui ne réussira jamais à retrouver le nombril de son maître et se perdra dans la cheminée où l’attendent pour lui faire un mauvais parti l’épingle à cheveux l’épingle à chapeau l’épingle de cravate l’épingle de nourrice et cette brute de saladier écorné qui serre déjà les poings Benjamin PERET