48 les aires où Ton baratte les vaines images glissent à l’écart, vers une vie de cave suscitée artificiellement, insensibles et figées, comme l’eau déformante sur la paume d’un océan de mercure et de silence se laisse prendre à son piège de reflets, je m’agrippe de nouveau à ce seul et solide îlot dans la totale désillusion des flottements, le souvenir des femmes dont, malgré le délire insatisfait, le cortège de masques et d’abandons fuligineux, laisse encore sur moi la trace d’un vide soupçon neux, à la lisière des apparences incomplètement assimilées. C’est la jeunesse qui croit en son éternité sans quoi elle ne saurait se concevoir en puissance de soucis. Un treuil de puits pour glabres diamants est le cauchemar aux souffles sombres. Tant pour la mer, tant pour le métal : le sommeil a mis son emprise sur toute une bonne partie du jour aérien, déjà expatrié, tandis que la veille s’instaure sous l’empire de la nuit, cette conversion à la somme de friandises charbon nières, afin que les langues et les lampes puissent joindre à la lagune, en signe de mort, leurs vives et rudimentaires renaissances. Elle a fui la jeunesse sur des roues veloutées et le ronron de la bête a surgi des couches minérales avec un beau cri de matin doré sur tranche à la lisière marine des furtives odeurs. Ce n’est pas encore la faute des yeux crus que, tête en avant, l’oiseau fonce dans la cheminée, mais les pattes arides des buissons, lorsque le désespoir vous plante devant l’amère grille du jeu où il y va des rapides successions de vos colères contenues et que, ayant tout misé sur la carte impossible, vous ne doutez déjà plus des issues concrètes de cette ronde, les pattes arides des buissons, de plus en plus estompées vers le large, vous tiennent encore un moment sur le bord de l’abîme où des yeux brillent et clignent en signe de doux et imperceptible ralliement. * * * il fait clair dans le repos du bourreau la neige n’a pas fondu aux interstices de la chair personne ne veut encore de vous des lèvres se détache l’arbre neuf autant de feuilles cueillies en vain et de signaux mémorables tracés sur les cristaux des crêtes de vieux moulins tournant à vide c’est la mousse des retours dont l’eau pleine plie les mors baladin des infidèles et la rue se rit des pierres qu’une fenêtre nuit de terre jette au pied de la muraille les pièges insensibles déplaisir des rescapés comme un traître au présent de toutes fraîches écorchures de chemins