59 POEMES le mage simule la hantise le mage qui dort aux pieds d’orage le mage aux mamelles d’acier ce sortilège immobile chiquer des prèles comme du bétel un soir d’absence sortilège diurne qui transforme la chevelure des blondes en lumière verte sur le mont Walpurgis sortilège vivant des prèles fourmiliers qui concilie la rancune et l’amour mage des hivers morts aux yeux cerclés de silence nuit sous une pluie cérémonieuse j’ai rencontré la vie la vie bavarde aux feuilles de misère c’était une femme très jeune née d’un hibou et de la première lueur du jour sa robe de clairière une étoile modeste pleurait sur mes paupières des larmes de cailloux des mérites des audaces des caprices * des sources et des sources reptiles le vent emportait ses caresses et la mer buvait ses paroles nos regards en grand secret faisaient l’amour ■ses yeux fondaient entre mes lèvres 'c’était un ver luisant dans un cercueil de pierre Henri PASTOUREAU.