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le papier que déchire la muraille
l’enchanteur oiseau prisonnier
tu es le sémaphore où je suspends des larmes
l’ibis au plafond rouge que j’adore
l’asphodèle que je ruine
tu es aussi la vivante que je tue
l’absence que je fais naître
et qui me fait vivre
comme un trou dans le mur vide gratté longé de déchets de mousse, d’os,
de peau, d'ailes, de linge de femme, de regards froissés.
Maurice HENRY.
P
E
Châtaignes aux cils du courant
Vous êtes le lieu des rendez-vous
De beaux rochers insubmersibles
Dénouent l’échelle de soie
D’une nuit qui mène vers les traces de sang
t
Le sablier du visage que j’aime
A ce bras finit un monde
Où le soleil des routes appelle vers l’autre rive
Les bagnards sans souci
Des regards où le tonnerre se refuse à revenir
Des bouteilles pleines de temps perdu
Le paysage des dernières lumières
D’une gorge sur pilotis
Les chevelures anciennes
Collent aux branches le fond des mers vides
Où ton corps n’est qu’un souvenir
Où le printemps se fait les ongles
L’hélice de ton sourire jeté au loin
Sur les maisons dont nous ne voulons pas
Et les talus de chair emprisonnent
Le hasard servile des arçons de miel
Au matin mangé de sueur
Je n’ai perdu que mes pieds inutiles au voyage
Dans les gares du vent
La coque gantée d’un navire sans voiles
Et je parle avec ta voix
A l’heure où s’obstruent tous les chemins de sable
A l’heure qu’indiquent les phares brûlés du sycomore
Dans la blessure humide d’un oiseau sans ailes
Plonge l’été briseur d’épaves.
Etienne LERO.