— 19 — ÉCHOS Georges Dazet. Nous avons appris avec le plus vif regret la mort du citoyen Georges Dazet, décédé à Tarbes, où ses obsèques ont eu lieu. C’est un vieux militant, peu connu des générations nouvelles, qui vient de disparaître. Il avait été le compagnon d’armes de Jules Guesde et des militants du Parti ouvrier français. Eloquent et chaleureux, fort d’une culture juridique solide, il avait parti cipé activement, il y a trente ans, à la propagande collectiviste. Dans sa jeunesse, il avait été le plus grand ami d’Isidore Ducasse (comte de Lautréamont). On sait que le nom de Dazet, qui se rencontre souvent dans la première version du premier chant de Maldoror, a été remplacé dans la version définitive par ceux de rhinolophe, de crapaud, d’acarus sarcopte, etc. Georges Dazet est le premier délicataire des « Poésies » Nous sommes depuis longtemps à la recherche de ceux qui pourraient éclaircir le problème Lautréamont. G. Dazet vivait ignoré dans une retraite profonde et l’annonce de sa mort nous en a seule découvert le mystère. Henri Mue, Pedro Zurmaran, Louis Durcour, Joseph Bleums- tein, Joseph Durand, Lespès, Georges Minvielle, Alfred Sircos, Frédéric Damé sont-ils encore de ce monde ? Une fois, dans le Nord et, croyons-nous, en 1893, Georges Dazet avait, dans la bataille électorale, porté le drapeau du Parti ouvrier. Mais l’âge venant lui fit un jour souhaiter le repos. Il fut nommé juge de paix : il exerçait en dernier lieu sa magistrature à Monsols (Rhône). Ses dernières années ont été endeuillées par la mort de son fils, tué au cours de la guerre. Il était l’auteur d’un certain nombre de volumes et de bro chures de propagande socialiste : citons les Lois collectivistes pour l’An 19.., dédié à Jules Guesde, et un Projet de Code socia liste. Nous ne pouvons que nous incliner avec respect devant la dépouille mortelle du militant qui s’en va.