1 — 30 - sphères brillantes. Cela revient au même, chanter avec la rue, ou la machine à coudre. Gilda. — Je connais la liberté par certaines attaches plus fines. Maxime. — Le royaume des cieux est peuplé d’assassins. Il y a plus haut une escarpolette qui vous attend. Ne levez pas la tête encore. Gilda. — Le photographe dit : Ne bougeons plus. Maxime. — Je n’ai pas envie de mourir. Gilda. — On a osé vous faire du chagrin ? Maxime. — Je ne crois pas ; je viens d’entrer. Gilda. — C’est la couleur naturelle de vos yeux ? Maxime. — Le coude sur la table comme les méchants en fants. Le fruit d’une première éducation chrétienne est, s’il faut en croire les livres, tout ce qu’il y a de doré. Gilda. — On trouve, dans les cabanes de pêcheurs, de ces bouquets artificiels où il entre des pervenches et jusqu’à une grappe de raisin. Maxime. — Il faut soulever le globe s’il n’est pas assez trans parent. La fontaine de l’Observatoire au lever du soleil. Gilda. — C’est beau les chansons des rues et des bois. Silence. Maxime. —Je ne vous aimerai pas toujours. Gilda. — Je ne demande d’autre vérité que l’arc-en-ciel en sortant. On m’a dit autrefois, il y a si longtemps, que j’étais belle ; aujourd’hui, je sais que je suis simplement jolie. Maxime. — Regardez le vol des oiseaux ou les couchers de lune. Gilda. — Les numéros que l’on jette dans sa vie, les dates des jours de tristesse sont loin de mes lèvres. Maxime. — Les couloirs et les nuages forment ma vie tout entière. Je ne connaissais que la lueur de ma lampe. Vous êtes près de moi. Gilda. — Je suis grande ce soir et ma tête seule existe. Maxime. — Vous êtes une enfant ou le sommeil de l’été. Gilda. — Je vous suivrai jusqu’à votre mort lorsque vous m’aurez dit au revoir dans quelques minutes. Maxime. —Le passé et l’avenir ne sont maintenant que le présent. Les crieurs des halles, la soif et tous ces petits insectes quotidiens. Il fait jour et je suis là.