44 descriptions anatomiques ou botaniques, qu’une de ces deux positions sentimentales. Il est permis de dire que tout va mal, précisément parce qu’on connaît un bien.(dont on se réserve ordinairement l’exclusivité). Enumérer des apparences sans les avoir mensurées avec l’étalon tournesol, est un crime impardonnable. Je suis aigri. Au fait, j’ai des réactions acides, et cela m’évite la tuberculose sus pecte de tendresse pour moi, et me donne des nerfs qui parfois servent de cordes à arc. Je suis aigri parce que les flèches portent trop juste. Raté. Evidemment. Une musaraigne est un éléphant raté; un éléphant est aussi une musaraigne ratée. Mais l’un désirait-il l’autre ? Peut-être me désirait-on au rang de David, de Victor Hugo, ou plus simplement de Monsieur Maurice Denis. C’est gentillesse, qui me touche. Je suis plus exigeant. Impératrice de Chine, Néron, un Pape, au besoin le dernier, cela a plus de relief, mais ne me suffit pas davantage à moins d’être le tout à la fois. Et là encore, hélas, quelle tristesse. Pour l’heure, je préfère mes plantes des Alpes réunies comme dans un harem. Un seul vœu: dormir ; , dormir, dormir. Entre deux aigreurs, quel charme de savoir ce que se dit autour de la Table. La Table voyage. Elle va de San Remo à Spa, doux lieux. Elle n’a pas encore été aux Iles Marquises ou à Malabar. Mais elle est le Pôle et l’Equateur à la fois. La vieille manucure qui représente la France y vient faire sa besogne avec le petit jeune homme qui a un ventilateur dans la tête, collé à l’An gleterre, et l’astronome qui compte les étoiles que vous avez au fond de vos poches, à la florentine. Les autres sont tour à tour chiens pisseux ou excités et maquereaux homo-sexuels. On règle le compte de cette étonnante femelle aux reins robustes et rompus, dont la chaleur subsiste et suinte jusqu’en ses sourires de style chaste. La vieille manucure qui s’y connaît lui tâte ventre par l’intérieur, parle du Saint-Esprit et exige qu’on lui remette les ovaires de la belle et ses trompes pour y souffler la Marseillaise. Le petit jeune homme qui lance de l’air vif par les narines et l’anus, pense qu’avec les poils des aisselles on peut faire de la toile, et exploiter de belles mines d’or dans les mâchoires. L’astronome regarde dans les yeux de la femme, y voit comme partout des étoiles que les cartes du ciel n’ont pas encore men tionnées. Il imagine l’accouplement: « Comme nous pousserions de beaux cris, tous les deux ! » — Quant aux chiens pisseux, suivant leur vocation qui est de puiser des projets dans un derrière qu’on renifle, ils savent que celui d’une ennemie sent toujours bon, et qu’on y peut satisfaire ses désirs à bon marché !