8 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX sais-je, et alors les prix baisseront. » En attendant, j’ai fouillé dans mes armoires. J’en ai retiré des trésors que j’ignorais : des vestons encore « convenables », des pantalons d’une couleur différente, et fort usés, mais qui pouvaient « se re tourner ». On les a retournés... Et des gilets d’une couleur encore différente, mais il paraît que c’est à la mode. De la sorte, je me suis composé des costumes un peu arlequins, mais relativement dis tingués. Avec une canne, que je porte as sez élégamment, je faisais encore figure... L’année suivante, quandje suis retourné chez mon tailleur, il m’a demandé 300 fr. J’ai reculé !... Ça finirait bien par finir, à la fin !... En effet, il y a eu l’armistice, et la victoire. Tout le monde s’est embrassé, et j’ai couru de nouveau chez mon tail leur. 11 m’a demandé 350 francs. J’ai reculé ! J’ai continué à gratter mes fonds d’armoire. Mais aujourd’hui, ils ne con tiennent plus rien, absolument plus rien .’