26 MÉMOIRES D'üN DADA BESOGNEUX tail, ni dans l’industrie. M. Alquié est avo cat : les carrières libérales, par ce temps de vie chère, traversent une crise pénible. Ceux que leur vocation ou la volonté de leurs ascendants y ont fait entrer la sup portent avec dignité, et un peu d’effroi, ils se demandent comment ça finira. En atten dant, ils se restreignent sur tout ce qui ne se voit pas. Du reste, les Alquié n’ont jamais eu qu’une servante ; mais il vient chez eux, le matin, une femme de ménage, qui fait « les gros ouvrages », donne un coup de balai dans l’appartement, monte le char bon. Elle s’appelle Mélanie. On sait que les maîtresses de maison ne sont pas quelque fois sans avoir un faible pour les femmes de ménage, parce que leur profession con duit celles-ci dans d’autres maisons, dont elles parlent: et ainsi, on apprend des cho ses ; sans aimer les potins on peut avoir de la curiosité. D’ailleurs, Mélanie éprouve un certain orgueil de la situation de ses