LE PERMIS DE CONDUIRE 35 autrement, puis se rendormait debout, littéralement. Il se trouvait toutefois, bien entendu, mieux étant assis ; aussi les heu res d’étude et de classe lui étaient-elles fort agréables. Il mettait sa tête sur ses deux bras harmonieusement repliés, et reprenait avec tranquillité son sommeil interrompu. Les punitions pleuvaient sur sa tête. Mais quelles punitions ? Le règlement n’en con naissait qu’une : la privation de sortie. Voilà qui était bien égal à Rajou, les pri vations de sortie ! Il dormait au lycée au lieu d’aller dormir chez lui. C’était même moins dérangeant. En s’y reprenant sept ou huit fois, il ar riva cependant à passer son bachot. Après quoi, sa famille lui fit faire sa médecine, et je ne le vis plus qu’à de rares intervalles. La franchise m’oblige à révéler que ces visites n’étaient pas désintéressées : il ve nait m’emprunter cent sous. Quand je lui répondais que je ne les avais point, il sou pirait avec résignation :