36 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX — Alors, je me contenterai d’un vieux pantalon. — Et ta médecine ? lui demandais-je. — Hélas ! faisait-il, ça n’avance pas. Je suis toujours en première année. Que veux-tu ? ces sales cours ont presque tou jours lieu le matin. Son père, modeste fonctionnaire qui se saignait aux quatre membres pour l’aider à continuer ses hypothétiques études, mou rut un beaujoursans luirien laisser. Alors les emprunts de Rajou à la bourse de ses camarades devinrent plus fréquents et par conséquent moins fructueux : il avait fa tigué les bienveillances. Mais depuis que tout va mal, contrairement à la vraisem blance, lui a l’air d’aller beaucoup mieux. L’autre jour il m’est venu trouver. — Tu vois en moi, me dit-il, un homme plein de courage : j’ai pris une profession. — Laquelle ? demandais-je, plein d’ad miration mais étonné. — Je suis, me répondit-il, voyageur de