44 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX qui sait, il est le confesseur de ceux qui possèdent. Le député, c’est pour les faveurs ; les tribunaux, pour décider sur ce qui est douloureux ; mais le notaire dit ce qui est. Il jouit d’une confiance héréditaire, anti que, universelle. Et M. Rose fut confirmé par le notaire dans sa tranquillité d’âme. Non, il n’avait rien à craindre ; avec un simple certificat de vie, délivré parle maire de sa commune, il entrerait en possession, sans plus de formalités, des arrérages de sa rente, de tout ce qu’on lui devait depuis des années. Ainsi, le cœur en paix, pourvu de cette précieuse information, l’heureux bénéficiaire d’une pension de retraite s’en fut trouver le secrétaire de sa mairie. Et quand on eut rédigé pour lui la pièce indis pensable, il la porta au Trésor. Mais le fonctionnaire compétent du Tré sor considéra M. Rose avec une grande méfiance. Il consulta ses registres pour l’année 1919, et parut un instant rassuré ; ensuite il revint en arrière et les compulsa