62 MÉMOIBES D’UN DADA BESOGNEUX douanier avait obligeamment déposés à por tée de sa main. Patiemment, avec une pince qu’il avait prise dans sa poche, un à un il arrachait les clous. Point n’était be soin de lui demander sa profession:c’était, sans doute possible, un vieux marchand d’antiquités ; il en avait les doigts agiles, ha bitués à manier de petites choses fragiles et somptueuses, les yeux prudents, vifs, astu cieux, qui semblaient avoir gardé le reflet brûlant et tendre de l’or, des cristaux clairs et des pierres lumineuses. La planchette de sapin sauta sans bruit sous ses efforts adroits, de petits copeaux de bois paru rent. Il les enleva par couches, aussi dou cement qu’une femme qui fait le lit d’un malade. Le papier de soie succéda aux co peaux ; il en défit plusieurs enveloppes, — et ses gestes, tous rapides, étaient si sûrs qu’on aurait dit qu’il allait lentement. Main tenant, il avait terminé. Son visage prit une expression avide et orgueilleuse. Il songeait : « Je ne m’étais pas trompé, on