L’ASSASSIN ... Maintenant, c’est un homme qui entre chez moi. Il me dit d’un trait : — Monsieur, je viens pour une inter view : ma dernière interview. La phrase a l’air d’une clarté suffisante, et cependant elle me laissa un doute. Ce visiteur voulait-il m’interviewer, ou bien au contraire se faire interviewer par moi ? Il y a quelques années je ne me fusse point trouvé dans cet embarras. On professait alors de saines doctrines, on considérait que les publicistes, gagnant leur vie à écrire pour le public, comme leur nom l’in dique, c’était leur enlever le pain de la bou che, et commettre un dol à leur égard, que de leur demander, à titre gratuit, d’expri mer une opinion dont ils pouvaient tirer,