LE TESTAMENT DE M. PINCHON 83 se payer à déjeuner. C’était, d’après lui, pour le plaisir d’exercer sa volonté. Sa principale maxime était qu’un homme peut toujours faire ce qu’il veut, parvenir à ses fins. Ainsi donc, puisque M. Pinchon ne s’est jamais marié et n’eut jamais d’en fants, tout porte à supposer qu’il n’a ja mais souhaité de femme ni de famille. Sans quoi, j’imagine qu’il aurait possédé un harem et une postérité aussi nombreuse que celle d’un caïd marocain. Mais son opinion fermement arrêtée fut toujours que rien n’est impossible, et qu’il n’est pas de barrière qui puisse faire obs tacle à l’énergie humaine. On les saute, ou on les tourne, ou bien, ce qui est encore plus élégant, on les invite à s’ouvrir toutes seules, et elles finissent par y consentir de bonne grâce. C’est ce qui explique son tes tament. Le hasard me permit de voir sour dre en lui, il y a quelques années, l’idée d’où est sorti celui-ci. On me permettra de rappeler succinctement les faits.