102 MÉMOIRES D’UN DADA BESOlINEUX membre. Sa maison, de ce style elizabe- Ihian qui fut si fort à la mode à l’époque de la feue reine, est spacieuse sans faste, avec des écuries pour quatre chevaux, un garage, et une aile spéciale pour les domes tiques, assez nombreux. Cette aile com prend un parloir, orné d’un piano, pour le personnel mâle et femelle, ainsi qu’un se cond parloir spécial, avec un autre piano, pour la cuisinière, qui est Française. Le tout comme il se doit lorsqu’on sait vivre en dépensant beaucoup d’argent comme il le faut savoir dépenser, c’est-à-dire sans qu’il y paraisse. Seule chose qui pût sem bler un peu singulière chez sir Richard : il n’était point aisé de lui attribuer un âge. Sa barbe toute blanche, et qu’il portait en tière, lui retombant jusque sur le milieu de la poitrine, sa chevelure abondante mais toute chenue, annelée, plutôt que crépue, et qui, jointe à un nez puissamment aqui- lin, faisait présumer une origine orientale, donneraient à penser qu’il a touché les