DANS i/EXPRESS-ORIENT 117 ses ancêtres. Les deux autres sourirent, et ce sourire leur fut rendu. C’est alors seulement qu’ils osèrent se parler. Ils ne le firent d’abord qu’avec la plus exquise politesse et les réserves les plus délicates. Un embarras légitime arrêtait leurs paroles. C’est qu’ils ne se connais saient point encore comme Ouang-Ouei, comme Torghout, comme Moulai eddine, mais seulement comme Chinois, comme Turc et comme Persan ; et cachant réci proquement quelques petites choses sur l’état des affaires dans leur patrie, ils ne savaient comment aborder le seul sujet de conversation qui les intéressât, jugeant qu’il était mélancolique. Enfin, comme répondant à la question que nul n’osait poser, Ouang-Ouei dit en soupirant : — Eh ! oui, nous avons fait la révolu tion chez nous ! — Chez nous aussi, fit Moulai eddine, sans qu’aucune joie brillât dans ses beaux yeux, nous avons fait la révolution !