DANS ^EXPRESS-ORIENT 119 i’effondrement d’une vieille gloire dans la boue et dans la faim. Le Persan se rap pelait ses capitales antiques, fleuries de palais et de roses, livrées à des bandes de brigands pillards, gardées par des cava liers cosaques, dévorées hypocritement par des étrangers qui un jour feraient dispa raître jusqu’à l’ombre de ce Parlement dont la naissance avait été saluée par les acclamations enivrées des patriotes, par les vers des poètes. Le Chinois sentait s’émiet ter les bornes de l’empire à la façon du morceau de sucre qui, par les bords, fon dait en ce moment dans sa tasse de café : la Mongolie absorbée par des voisins rapa ces, le Thibet refusant le tribut, le Yunnan en pleine insurrection. — Il le fallait pourtant, dit-il d’un air pensif, il le fallait ! Il n’y avait plus rien que la pourriture et le désordre, la tyran nie sans la consolation orgueilleuse d’obéir à un tyran respecté de ses ennemis... — Il le fallait aussi chez nous, firent