120 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX les deux autres, et pour les mêmes causes. — Et l’on pouvait croire que cela réussi rait, poursuivit le Chinois. Il y a des mo ments où je le crois encore, pour mon pays. Car enfin nos peuples ne se sont pas lancés dans cette aventure sans avoir été prendre les leçons de l’Histoire. C’était notre faiblesse, sous l’incapacité d’indignes maîtres, qui nous livrait à l’étranger. Si nous n’eussions agi, eussions-nous été moins spoliés, moins vaincus ; eussions- nous duré davantage sur la face de la terre ? Nous avons tous pensé à ce qu’a fait la France, voici un peu plus d’un siècle. Nous avons voulu imiter la France. — C’est vrai, accordèrent les deux au tres : nous avons voulu imiter la France ! Les livres qu’ils avaient lus leur reve naient à la mémoire. Ils évoquaient le sou venir de cette nation d’Occident, tranchant les têtes par milliers, instituant dans la fureur et dans le sang un régime qui dure encore, en butte comme eux, au cours de