LE CHEVAL H ELBERFELD 131 Le cheval frappait le sol, en effet. D’abord avec le sabot de son pied droit, ensuite avec le sabot de son pied gauche, infatigablement, et comme à dessein. Et voici qu’un souvenir déjà bien ancien re monta des abîmes de ma mémoire. Je comptai les coups de sabot, d’après l’alpha bet imaginé par ce pauvre M. Krall : « Bon jour ! » disait celui-là. — Est-ce vraiment toi ? lui dis-je, émer veillé. Serais-tu l’un de ces chevaux d’El- berfeld, sur lesquels M. Maeterlinck a dit des choses si intelligentes, et les psycho logues officiels d’autres si parfaitement bêtes que c’étaient eux qui avaient l’air de raisonner comme des chevaux ? De telle sorte, du reste, que pour devenir compli ces des fraudes qu’ils prêtaient à votre in venteur, il aurait fallu que vous eussiez dix fois plus d’intelligence qu’il n’est néces saire pour extraire réellement, et sans plus, une racine carrée ? — Oui ! frappa le cheval, ardemment.