152 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX avait sur leur chemin, vous comprenez ! Des chevaux qui chargent ont confiance dans leur masse multipliée par la vitesse. Us savent que rien ne les arrêtera. Des hommes, qui traînaient dans la grande ave nue des barracks, eurent à peine le temps de se retourner au bruit : la charge était déjà sur eux. Ils furent boulés comme des lièvres sous des chiens de meute, piétinés, têtes, bras et jambes démolis par les sabots ferrés. Une porte ouverte qui rétrécissait le passage, un camion qui le barrait, tout cela craqua, s’effondra, tomba en miettes. Et cela avait l’air d’amuser beaucoup, ou d’affoler plus encore, je ne sais lequel des deux, le grand étalon noir. 11 tournait un instant la tête, et ses yeux brillaient pres que autant, ma parole, que les pierres de la route jetèrent d’étincelles sous ses qua tre fers. 11 n’y avait qu’à se garer ; on se gara, ceux qui purent. « Des officiers disaient : « Il n’y a qu’à « les laisser courir. 11 faudra bien que ça