quelqu’un SUR la ROUTE ET LE « STAMPEDE » 157 xin e siècle était trop plein. C’est que les morts prennent de la place. A la fin, il y en a beaucoup plus que de vivants. « Il y a de cela plus de quarante années — mon Dieu ! que la vie est courte : dire que j’ai maintenant des souvenirs qui re montent à près d’un demi-siècle! —je re montais cette avenue d’Ormesson, qui va de Choisy-le-Roi à Tliiais, en compagnie d’une bande de galopins qui ne valaient pas mieux que moi, c’est-à-dire peu de chose : du moins j’en ai grand’peur. Nous ne savions pas exactement le but de cette migration, et je suppose d’ailleurs qu’il en fut ainsi, dans l’histoire, de bien d’autres hordes dont pourtant les écrivains se sont occupés. L’écrivain, aujourd’hui, ce sera moi, mais cela n’est pas sans doute suffi sant pour assurer à celle-ci l’immortalité. Nous avions seulement, je présume, la conscience obscure qu’il finit toujours par arriver quelque chose quand on change de place, qu’on voit toujours quelque chose.