192 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX sent pas en réalité. Ce sont des âmes fai bles et incapables d’action. Mais je son geai un instant à aborder la machine de Birou par le travers pour causer un acci dent. Puis j’abandonnai ce projet, réflé chissant qu’il avait l’air beaucoup plus fort que moi et que, selon toute apparence, c’est ma bicyclette qui recevrait une avarie. Alors je déclarai, d’une voix timide, que j’étais fatigué et que j’allais prendre le train. — C’est entendu, fit Birou, toujours bon garçon, et on prendra un verre devant la gare de Jouy. Nous prîmes un verre, mais je ne pris pas le train : il n’y en avait pas. Il n’y en a jamais sur cette sale ligne ! Et Birou recommença de me tirer ! Et tout en me tirant, de plus en plus loquace, il m’exposait ses idées sur Dieu, la famille et la propriété. Ses idées sur Dieu, bien entendu, c’est qu’il n’y en a point, et que ce personnage a été inventé par les curés :