MONOMÀNE ET DÉMOCOPE 199 administrera l’héritage en bon père de fa mille, par l’intermédiaire d’agents choisis par lui-même, d’intendants qu’il prendra tout naturellement parmi les plus sages et les plus intelligents du royaume. Cepen dant, il faut le reconnaître, Monomane ne prononce pas ouvertement le mot de droit divin. 11 le sous-entend par un détour, il invoque la tradition, il soutient qu’entre le peuple et la famille qui a pris l’habitude de veiller à ses destinées il s’est formé une espèce d’adaptation, ce que les natura listes appellent une symbiose; ils ne pour raient vivre, ou du moins bien vivre, l’un sans l’autre ; ils sont interdépendants. Il insiste surtout, en ce moment, sur ce que c’est en des temps troublés qu’il appa raît comme indispensable qu’une nation ait une tête et un corps ; il reprend avec quel que avantage la parabole de la tête et de l’estomac. Démoeope répond que tout cela pouvait aller quand les individus n’avaient point