202 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX — Certainement, répondit Démocope. — il en résulte, continuai-je, qu’en vertu de ce principe, cinquante et un pour cent des citoyens ont le droit d’imposer leur volonté aux quarante-neuf autres cen tièmes ? — Cela est bien ainsi, reconnut Démo cope. — Et c’est cela qui est stupide ! s’écria Monomane. — J’admets, répliqua Démocope, que ce n’est pas encore l’idéal. L’idéal serait que tout le monde fût content. Mais, en bonne logique, cela vaut mieux encore que de voir un seul imposer sa volonté à tout le monde. — 11 faudrait pourtant savoir, objecta Monomane, si le seul moyen de faire le bonheur des gens n’est pas de le faire mal gré eux. Car ces gens ne voient que leur petit et particulier présent. Un seul peut voir l’avenir universel. — il le peut, lis-je avec doute, mais ce