220 MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX rée quand on la rencontre, il reste la pièce fausse î La pièce de bas aloi, ou de nul aloi, acceptée partout par un accord tacite de tous, la pièce fausse que notre gouver nement aurait dû lui-même frapper, la rendant ainsi légale — car il ny a que les pièces fausses qui continuent de circu ler ! Reconnaissez donc, messieurs les jurés que mon client est un des bienfaiteurs de l’humanité, un ami généreux de la France, un protecteur de Paris : Fluctuai nec mer- gitur. Lui aussi ne sombrera pas : vous le rendrez à sa famille, vous le rendrez à ses travaux ! » Applaudissement unanimes. Immense approbation. Le jury se retire et revient une seconde plus tard avec un verdict d’acquittement, sans délibération. L’ac quitté est porté en triomphe. Les pièces fausses, présentées par l’accusation comme pièces à conviction, sont restées surtout sur une table, devant la cour. Public, magistrats, avocats se précipitent sur