UN VAINCU 223 les cheveux longs, les jeunes femmes les portent courts : ce qui fait qu’on a bien le droit de se tromper. Si ce journal vient jamais entre les mains d’un autre que moi, je prie le lecteur de ne soupçonner aucune intention critique dans cette remarque liminaire. Je l’inscris ici dans le seul objet de contribuer, dans une modeste mesure, à la connaissance, par la postérité, des as pects de notre société contemporaine. D’ailleurs la cause qui a produit celui-ci me paraît assez aisée à découvrir : après avoir cinq ans endossé le rude uniforme guerrier, nos jeunes gens en ont'assez ! Ils s’efforcent de se prouver à eux-mêmes, et de prouver aux autres, par leur appa rence extérieure, que c’est fini, bien fini, de ce temps-là ; nos jeunes femmes ayant conquis, à la même époque, une sorte de virile indépendance, se plaisent à la mani fester. J’avais sous les yeux le bristol de mon visiteur :