UN VAINCU 231 pu vous en rendre compte. Ce que j’ai fait est aussi parfaitement, miraculeusement rudimentaire que les oeuvres de ce peintre : je croyais avoir droit au même succès. Et vous me voyez ici, et vous venez d’entendre ma prière : c’est assez vous dire que j’ai échoué. Je n’arrive pas à vivre de ma pro duction. Je n’y comprends rien, et vous avouerez que cela est injuste. — Cela est injuste, concédai-je volon tiers ; mais je suis obligé de vous signaler l’erreur fondamentale que vous avez com mise. Vous la partagez, d’ailleurs, avec ces autres jeunes écrivains que vous taxez de timidité dans leurs procédés, mais dont vous n’avez fait que suivre les traces, en les dépassant. Ni eux ni vous n’avez réflé chi qu’il suffit à un peintre, ou à un sculp teur, d’un seul client pour encourager sa manière, quelle qu’elle soit, et lui permet tre de persévérer ; alors qu’il en faut plu sieurs milliers à l’homme qui écrit. — Vous dites ?