LE PERMIS DE CONDUIRE
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inspecteur. Il accepta bien volontiers.
Je n’eus qu’une demi-surprise en aper
cevant Rajou tranquillement assis à une
table de café. Il me reconnut, me serra la
main et me fit un petit clin d’œil comme
pour me dire : « Ne te mêle pas de mes
affaires, et surtout ne vends pas la mèche. »
Le repas terminé, Rajou regarda sa
montre, consulta une liste de noms sur
un petit calepin, et dit au propriétaire de
l’automobile :
— Maintenant, nous allons rue Mouffe-
tard : il faut que vous me montriez si vous
avez suffisamment de sang-froid dans les
rues populeuses. Je trouve qu’hier, fau
bourg Montmartre, vous avez arrêté un
peu trop près d’un camion.
Nous allâmes donc rue Mouffetard, et
Rajou descendit sans ostentation, muni de
sa valise noire, devant une épicerie, il en
ressortit fort allègre* et dit à mon ami :
— Maintenant boulevard Ornano. Et un
peu de vitesse, n’est-ce pas ? Il faut que