312 POËMES DE FOUS PAU, 6 Août 1908. (Asile St-Luc) 2 h. soir La nuit, le meilleur conseiller de la terre Offre à un cœur meurtri qui ne désespère Grande consolation contre noire grisée En sa marche le temps peut le cicatriser. Maître, n’est-il pas, a dit fameux proverbe Assez puissant pour croître puis sécher l’herbe? Ça voureux en sa forme est le baume promis Oit ne peut se résoudre à s’en payer permis. Ni l’or, ni la grandeur, ni les belles richesses N’éteignent le doux feu et muette promesse. Il est parti au loin, sans le suprême adieu Quand pourrai-je donner ce témoignage pieux? Un aveu éloquent de ma foi dans la sienne En réciprocité de son âme en la mienne? Pied du mur on connaît l’œuvre avec l’artisan. Avant de le revoir, tu attendras deux ans ! Un courant magnétique le dit à l’hystérique... \ Et durant ces longs mois Sur lui, pas de nouvelles! « Nous veillons bien $ur toi, Sur tes pensées cruelles; Nous voulons bien savoir Si tu es digne enfin De remplir un devoir Sacré jusqu’à la fin! Faut-il prêter serment En plus rudes épreuves? Devant la mort gaiement Elle tombe la veuve! Fidèle à son amour Elle y sourit toujours. Si des larmes jaillissent Parfois dans son hospice Mais c’est un souvenir Qui ne peut se bannir! Accourez émotions Activez conviction! Laissez-moi croire aussi Que tous mes noirs soucis Au sujet de ma fille Sont pour elle, rêveurs! Est-elle encore gentille? Dites-le en sauveurs Oh! les frères qu’on aime Presque autant que lui-même Malgré abus de force!... Ecoutez un aveu De la folle en divorce : Si la foudre en doux feu N’eût conduit destinée Dans la main que la Mère A choisir, m’a donnée. J’aurais été bien fière D’accepter l’un de vous??? Pour un heureux époux. Cher guide, bon soutien Et fidèle gardien!