LE DOUANIER ROUSSEAU 251 LE DOUANIER ROUSSEAU Le soleil qui dort dans un litre de vin, la gloire qui pend aux refrains des chansons populaires, le dieu qui marche sur les champs de blé, et la vie qui tient dans ses mains la naissance du matin, et la mort du soir, brillent au bout des pinceaux. Un peintre joue du violon, entouré d’amis : Mme Bourges, la frui tière du coin, M. Louis Leblond, le serrurier, sa dame, ses demoiselles. Je ne les connais pas tous. Aux murs, des tableaux, dont un coin, éclairé par la lumière trop crue du gaz, représente un tigre, une maison, la Seine, un tas de sable. M. Henri Rousseau, artiste peintre, professeur des Cours Philo techniques de la Ville de Paris, reçoit dans son atelier, 2 bis, rue Perrel (14*), dans la rue Vercingétorix. Le charmant homme qui a accueilli chacun des invités en souriant dans sa barbe, est vêtu de noir pour la circonstance. Il a dessiné de beaux programmes polycopiés en rouge et en violet sur de la gélatine.