264 G. RIBEMONT-DESSAIGNES pation de tout repos. On pourrait même construire une machine à poli tique, à came automodifiable, et remplacer ainsi avec avantage le centre gouvernemental; sorte de machiavel automatique, cette machine entre tiendrait la vie politique d’un pays avec une précision impressionnante, pourvoirait à toutes les combinaisons nécessaires à sa santé, et empêche rait sa sénilité. Malheureusement si un homme est toujours tenté d’obéir à l’ordre donné par un autre homme, il ne se conduit pas encore de même vis-à-vis d’une machine. C’est une affaire d’entraînement. Cette machine serait basée sur les données suivantes. La vie sociale repose non sur l’équilibre des forces en présence, mais sur leur déséqui libre. Forces représentées par les différents partis politiques qu’on aurait tort de croire factices et qui répondent aux classes. Les classes subsistent sous tous les régimes, même le communiste; elles répondent elles-mêmes aux diverses sortes de tempéraments physiologiques. L’équilibre parfait — s’il pouvait exister — entraînerait la mort de la collectivité où il se produirait (ce serait un trop joli bienfait), après une longue dégénérescence. Un parti au pouvoir a besoin, pour se bien porter, de la vitalité du parti adverse. Les fluctuations de la courbe politique dépendent de la hausse ou de la baisse des partis en présence. Si bien que tout chef du pouvoir doit, pour bien consolider son siège, exciter la virilité de ses adversaires dès qu’elle commence à faiblir. C’est ce que ne manquent pas de faire bien des présidents du conseil de la république bourgeoise. Il le font cependant avec tiédeur par crainte que cette vigueur ennemie ne finisse par les mettre à mal. Il n’est pas difficile, avec une machine, d’obvier à ces inconvénients : diverses asso ciations de leviers seraient en relation avec des forces centrifuges de vitesse différente dépendant de la force des partis comme par les machines secondaires dites machines à voter que la bureaucratie du recensement suffirait à faire fonctionner. Cette machine centrale suppri merait le parlement : d’autant mieux que les leviers, par un mécanisme