MUSIC-HALL ■III II IIIII1IIIHIII111 § IIIIIIP WHI II I—— 305 qu'aux pompiers de service, l'illustre actrice brode chaque fois sur l'arabesque d'une partition souvent pauvre un poème miraculeux que quelques initiés savent lire et qu'elle ne déchiffre peut-être elle-même pas. Car, si elle a conscience d'être une fantaisiste remarquable, elle ne sait pas ce qu'elle vaut ni surtout ce qu'elle pourrait valoir. Elle ignorera, j'en suis certain, toujours un trésor qu'elle porte avec elle. Mais il faut s’expliquer. Je n’entends pas par “ danse gavroche”: JMon Homme ou le trop fameux J’en ai mare encore qu'elle fit montre, en ces deux mélodrames, de bien belles qualités. Non. Com bien je préfère Mistinguett, faubourienne, vicieuse, blagueuse qui dans la dernière revue du Casino essayait de séduire le toréador. Quel charmant minois avait cette marchande de fleurs? quel corps sans rival? Chacun de ses gestes, chacunes de ses attitudes révélait des oasis de volupté. Mistinguett, seule, sait croiser ses jambes adorables, lorsqu’il le faut et faire tourner sa jupe. Elle sait suggérer, comme le divin poète, et lorsque l’éclat transparent de ses dessous ne suffit plus, un battement de sa paupière exprime l’inexprimable. Je lui disais tout cela, cet hiver, dans sa loge; je la suppliais d’abandonner certains préjugés et de créer les ehefs-d’œuvres de mes amis. Alfred, le bon chien, dormait. Elle pensait à toute autre chose et ne m'écoutait pas. Mais comme elle ôtait sa jupe et qu'elle m’ap paraissait, incomparable, dans une délicieuse petite chemise de soie, je n'eus pas le courage de lui en vouloir et baisais sa main, avec un peu plus de reconnaissance et d’adoration. Pierre de MASSOT. BIBLIOGRAPHIE LE LIVRE DES SŒURS, poèmes (1907-1913) par Alphonse Æétcrié. Bibl. du Hérisson — Ed. Malfière, Amiens. Quelque dimanche après-midi, si l’on veut, dans la salle basse de Tunique auberge. Chassés par la pluie, la soif, l’ennui ou la fainéantise, des gens de tous