256 LE ROMAN feuilles libres LE ROMAN CHOLÉRA, par Jooepb Delteil (Kra édit.). Delteil possède une très grande force : celle de s'oublier. Lorsque je vis pour la première fois l'auteur de Choléra je fus, je dois l'avouer, surpris : Un jeune homme très maigre, très pâle, souriant, et je lus dans ces yeux cet aveu qui ne trompe pas. Il n’interroge pas mais affirme, il ne doute pas mais sait ce qu’il veut et ce qu’il désire, ce qu’il aime et ce qu'il estime. Il né refuse aucune influence et sait au besoin en exercer. Ce second roman confirme et vérifie Sur Le Meuve amour. La même fantaisie, si j'ose m'exprimer ainsi, la même vigueur, le même don des images et de la pensée. Ceux qui accusèrent Delteil de pasticher (cf. Chaumeix et consorts) se trompaient une fois de plus lourdement. Qvf ils lisent Choléra ils ne risqueront plus de commettre la même erreur. Il y a, il est vrai, une fraternité indéniable mais absolument incons