MARCEL ARLAND 131 n’eût pas suffi: ils ont appris la voltige. Un peu de catholicisme : c’est un nouveau raffinement. Introduisez une rose : rien ne manque à nos délices. — Mais M. Fabri... — Nous réunirons plusieurs écoles sous le nom de poésie sérieuse. Les braves gens 1 La poésie sérieuse est le dernier survivant des genres nobles. Nous y sommes attachés comme aux drapeaux des Invalides. Deux caractères ; c’est une poésie de Penseurs, et qui est publiée dans les grandes revues. Il est inutile qu’un Penseur ait des idées; l’attitude seule est nécessaire. La poésie sérieuse est bien française ; Elle a l’allure d'une statue, la noblesse d'un temple en ruines, la gravité d'une galère. Pour être penseur, on peut être homme aussi. Le Penseur est homme avec un charme particulier : Ulyvve où le myvtère Calme, calme, calme, calme, calme, calme, elle Avait aux yeux humains négligemment jeté (Souveraine des mers qui l’auraient dû porter) Sur va tendre corbeille un voile de dentelle. — M. Marcello Fabri serait-il un penseur? — Il faudrait encore parler de la poésie journalistique (qu'on peut admirer au Æatin et ailleurs) de la poésie des Amis d'Apollinaire, de la poésie de M. Gabory arrêtons-nous. La poésie de M. Gabory mérite une mention spéciale. On pourrait croire d'abord que son prin cipal caractère est de n'en point avoir (comme ces œuvres, si parfaites qu'on n’en voit pas immédiatement la perfection). Une étude assez profonde (si je puis dire) de la poésie de M. Gabory m’a permis d'y découvrir deux caractères ; le premier c'est que c'est de la poésie ; l'autre, qu'elle est poétique. Voici un exemple: A M. Gaston G. en souvenir. G. G. Elle a paâôé la jeune fille. Aucun bruit ne m a révélé La lune au ciel monte et scintille La terre hélas / a mal tourné