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UNE ILE AU NOM DE FEMME
UNE ILE AU NOM DE FEMME
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Je ne reprends pas le murmure monotone
Des captifs, des poètes pris comme une eau faible
Entre les quais implacables d’un port de lucre.
Osèrent-ils jamais décrocher le soleil 9
O rond bouclier clair des troupes de garçons
Qui descendent armés et nus de la montagne ?
Echappé de la ville aux bitumes fumants,
J’arrache enfin mon col et ma cravate, un leurre.
Je laisse aussi ma chemise et la plage molle.
Je m’élance 9 et mon bras est issu de mon flanc,
La brasse gigantesque atteint a l’horizon.
C’est l’étreinte soudain fière 9 froide de celle
Qui m’attendait pensive et secrète et pas douce.
Je fonce dans la mer et dans ma solitude 9
Goutte unique 9 énorme et gonflée comme une
[larme.