MARCEL R AVAL 61 LA DANSE MARION FORDE En Marion Forde, le Caéino de Parié vient de faire une connaissance bien précieuse. Cette jeune personne a le charme des enfants terribles. Avec une désinvolture d'outre-Atlantique, sa danse néglige d'abord de se faire “ présenter ", parle à tout le monde, tutoie les chorégraphes adultes. Ces jolies impertinences reposent de tant d 'exhibitions qui visant à l'Art se donnaient l'air ** grande dame ". C'est d'Amérique évidemment que Marion Forde apporte le souci puéril de forcer chaque mouvement jusqu’aux limites du possible. Par bonheur, elle s'est si bien assimilé les ressources que l'acrobatie pouvait, sans péril, mettre au service de la danse, que l’excentricité est devenue comme un beau ballon docile entre ses mains. Rappelez-vous cette façon de battre la mesure, face au jazz qui l'accompagne, le corps rejeté hori zontalement en arrière jusqu'aux genoux et se soulevant, par petits soubresauts, selon le rythme de la musique ! C'est là, je crois, un des effets les plus plaisants auxquels ait jamais atteint une danse de music- hall. Et j’oublie cette manière ravissante de marcher, de bondir à travers la scène, de pirouetter, ainsi que certaine mimique des bras, rapide comme une cascade de calembours, qui nous a émus comme un télé gramme chiffré qui contiendrait le plus beau sonnet du monde. J'ai entendu répéter souvent que cette danse n’avait aucun caractère. Je dirais plutôt qu'elle a mauvais caractère, ce qui, pour une danse,