MARCEL ARLAND 407 Il offre l’exemple d’une concentration de plus en plus grande ; il se simplifie; il renonce à ce qui en lui était absolu; mais l’œuvre d'art qui naît de son renoncement, c'est la figure même qu'il caressait, et qu'il n'espérait plus de créer. C'est un être plein d’un pur malaise. Ecrivain, il apparaîtra d'excel lente leçon à ceux d’entre nous qui songent à fonder sur le trouble une harmonie nouvelle. Alain-Fournier est une figure délicate, un peu loin taine; elle entre avec discrétion parmi celles dont nous aimons à sen tir en nous la présence, et qui ne sont pas moins réelles que nos amis de chaque jour. Marcel ARLAND. JUGEMENTS, par Henri Æassis. (Librairie Plon). (André Gide, Romain Rolland, George Duhamel, Julien Benda, Claudel et Péguy). Esprit nouveau, esprit moderne, manque d’esprit peut-être. M. Henri Massis est catholique : il attaque parce qu’il a choisi. a On dit que ce deuxième volume de Jugements est supérieur au premier — écrit avant la guerre — dans lequel Ernest Renan, Anatole France et Maurice Barrés étaient comme vidés. Je ne le crois pas : ces nouvelles études ont l'unique avantage — en est-ce un ? — devoir été écrites par un homme plus âgé, moins entier, moins volon tairement tendu, et peut-être, en dépit des apparences, de conviction plus rassise, moins sûr de sa pensée, alors même que l'intérêt de M. Henri Massis est tout dans sa passion militante. (De là vient qu'il confond si facilement un auteur et son héros). S'il juge toujours en fonction d'un dogme, l’œuvre et l'écrivain, durement et parfois jusqu'à la malédiction, il apparait cette fois-ci, d'une manière nette sous trois visages : l'homme (l ), — le catholique ( * b le critique littéraire (î ). (1) Georges Duhamel (étude k propos de). (2) André Gide. (3) Annexes à l’étude sur A. Gide. — Les Chapelles Littéraires.