ARTHUR RIMBAUD 143 SONNET POÈME INÉDIT Des nuits du blond et de la brune Rien dans la chambre n’est resté. Pas une dentelle d’été. Pas une cravate commune. Et sur le balcon où le thé Se prend aux heures de la lune, Ils n’ont laissé de trace aucune: Aucun souvenir n’est resté. Au bord d’un rideau bleu, piquée Luit une épingle à tête d’or, Comme un gros insecte qui dort. Pointe d’un fin poison trempée, Je te prends, sois-moi préparée Aux heures des désirs de mort. Arthur RIMBAUD