WUÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊHIÊIÊÊtÊtÊÊKÊÊIÊÊÊÊÊÊKKKttKÊÊÊKlÊKIKÊÊi 144 FAITES VOS JEUX FAITES VOS JEUX LA MÉMOIRE PROFESSIONNELLE VII. — Ce qui me décide à raconter quelques souvenirs. Le temps des justifications, aussi subtiles que naïves, qui se dissipait en phrases commençant par « j’écris parce que », est passé depuis long temps. J’ai pris une part active au lancement de ce petit jeu de conscience. Il me laisse insensible aujourd’hui. Malgré le désir de sincérité des joueurs, il a provoqué bien des coquetteries de langage et ouvert les sou papes à de frivoles fantaisies. La plupart écrivent pour gagner l’estime ou l’étonnement du lecteur par des manoeuvres habiles qu’ils dissimulent, mais il n’arrive pas, même en découvrant la carte du cœur, à déterminer l’atout des sonorités complètes et compactes. Ils ne se demandent pas quels sont les mobiles de leur littérature, à peine s’inquiètent-ils de ses buts, et laissent de côté la fonction algébrique et aimable des choses de qualité, seule digne d’intérêt : la poésie. Je ne parle pas de la poésie écrite, mais de celle qui est un instrument de vie ouvert sous la lumière d’un certain angle de dévotion indécise, le pouvoir de doser et de com muniquer la quantité de facultés humaines accumulée en soi, le prétexte à d’indéfinissables paresses physiques. J’ai commencé à écrire, dans ma première jeunesse, sans me deman