BIOGRAPHIE DU GRAND HOMME
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cité. C’est au sein d’une paix qui ne fut troublée par aucun orage jusqu’à
sa mort que Charles écrivit sa fameuse « Compilation des Compilations »
en sept volumes.
On a reproché à la Compilation des Compilations de n’être qu’une
compilation. Ah! oui! voilà le grand mot lâché! Compilation! Mais
quoi! Charles s’en cache-t-il? Non! Avec la modestie du génie, il s’en
vante même, sachant bien que péché avoué est à moitié pardonné. Un
grand auteur n’a-t-il pas écrit d’ailleurs « le fond n’est rien où la forme
n’est pas ». Or la forme chez Durand est admirable! elle est admirable
parce qu’elle n’existe pas et nous voulons dire par là qu’elle se fait
oublier, ce qui est le comble de l’art. Ah! il est loin le temps où un
avocat obscur reprochait à Charles ses fautes d’orthographe. Maintenant
la France entière boit avidement les extraits que donnent de l’œuvre
de Charles les grands quotidiens et s’il se glisse encore quelques incor
rections dans sa prose (on n’est pas parfait; Balzac, lui-même...) les
protes sont là pour les corriger. A quarante ans, la <( Compilation des
Compilations » est terminée; elle est livrée au public qui y lit avec joie
et pour son enseignement les grandes maximes de la plus haute morale :
« Le sublime est rare! »
Ah! oui! il est rare le sublime! Charles. Mais pas dans ta vie d’abné
gation et de devoir modeste mais sûr, où chaque jour voit un nouveau
sacrifice. Et comme tu le savais quand tu lâchais ce mot superbe qui
montre le fond de ton âme :
« Il y a des héros obscurs! »
II y en a, grand homme, et tu eusses été de ceux-là si les lumières de la
gloire n’avaient éclairé ta vie. Il y en a! tout le monde le sait, mais per
sonne ne l’avait dit dans ce style paisible qui est le tien :
« La vertu diffère du vice! »
Oui, elle en diffère, Charles, tu l’as dit! il était temps qu’on le sût dans