LA POÉSIE 359 n'oublie point ce qu'il a dit une fois. Il adore les femmes, la peau des femmes, la peau d'un joli gris à peine rosé, la blancheur de lait avec l'attrait d'une petite sueur qui brille, la pâleur des brunes... «Le corps de la femme, c'est encore le moule le plus parfait que l'on ait trouvé pour y conserver la beauté. » Chaque lettre, chaque mot est une patère où Monsieur Henri Vandeputte accroche de vieux souvenirs et ses regrets nouveaux; quel quefois ce sont des poèmes en prose. Marcel SAUVAGE. SIGNES DES TEMPS, par Æaurice Æartin du Gard (Emile-Paul édit.) Martin du Gard, est-ce après le gant de crin, sur les marches de la Bourse que vous écrivez vos poèmes? Je le croirais sans peine. Ils ont le goût, la couleur de l'ambiance et cette poésie du “moment" qui n’est pas faite avec de la ressemblance, mais avec ce sens de l’actuel qui vous sert si bien. Des orchestres se racontent... Les secrets du corps humain, Et ce soir toutes se sont prises Les pieds et l’âme dans leurs perles. Vous y êtes grave aussi : le cours de la livre, les négligences de nos ministres vous préoccupent. Pas trop toutefois. Vous conservez votre ironie, comme, dans une foule, on se hausse sur la pointe des pieds pour mieux voir. O siècle, mauvais fonctionnaire, Les ajrant droits des rêves morts A tes guichets fermés s’endorment. Tirons toujours des traites sur nos dieux. Lorsque je vous rencontre d'un doigt mystérieux, vous me confiez une bagatelle, mais la catastrophe vous la commentez avec un sourire. Vos poèmes ont cette même désinvolture. Ils oscillent de droite à gauche, la jaquette s'y troque contre le chandail, sans que leur équi libre en soit jamais atteint. Marcel RA VAL.